Interview de Jacques Lamontagne
Interview de Jacques Lamontagne
Co-auteur de Van Helsing contre Jack l'éventreur
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© Jacques Lamontagne / Sinisa Radovic / Nadine Thomas |
Série : Van Helsing contre Jack l'éventreur Titre : Tome 1 - Tu as vu le diable Scénariste : Jacques Lamontagne Dessinateur : Sinisa Radovic Coloriste : Nadine Thomas Editeur : Soleil Date d'édition : 20 juin 2012 |
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PITCH DE L'EDITEUR LE MAL REVÊT PARFOIS DIFFÉRENTS VISAGES… |
Exactement. Jean-Luc Istin, directeur de la collection 1800, m’avait proposé il y a déjà presque 3 ans de développer un concept à partir du thème “ Van Helsing contre Jack l’Éventreur". Comme c’est une période que j’affectionne particulièrement et que l’univers de Bram Stoker(1) et celle du plus célèbre tueur en série me plaisaient énormément, j’ai immédiatement accepté.
Pourquoi avez-vous été séduit par la confrontation entre le personnage littéraire, Van Helsing, et le mythe historique, Jack l’éventreur ?
J’ai découvert l’œuvre de Stoker autour de l’adolescence. Bien sûr, j’avais déjà vu des films mettant en vedette Dracula, mais j’ai réalisé à la lecture du roman, toute la richesse de ce récit, qui , faut-il le dire, est beaucoup plus intéressant et structuré que ce que nous ont montré bien des réalisations cinématographiques. Quant à Jack l’Éventreur, je pense que ses crimes sordides ont toujours fasciné et intrigué les gens. Le temps en a fait l’un des plus grands icones du crime et ses sombres délits continuent à mystifier les spécialistes enquêteurs.
Comment avez-vous construit le scénario, les personnages et le cadre historique ? Quelle est la part d’héritage littéraire et historique et votre part d’adaptation ?J’ai longuement réfléchi à la façon dont j’allais aborder le sujet. Je ne voulais pas tomber dans la banalité et surtout pas faire de Jack l’Éventreur un vampire. J’ai décidé d’adopter l’angle du thriller psychologique. Bien entendu, je ne pouvais complètement évacué l’aspect fantastique, cela aurait été renier le “background” du plus grand chasseur de vampires de tout les temps. Cependant, je voulais d’avantage m’attarder à la psychologie des personnages. Le fait de retrouver, suite aux incidents en Transylvanie, un Van Helsing dépressif et morphinomane me plaisait bien. J’aime les personnages qui évoluent et se construisent au fil du récit, et cette façon d’attaquer mon histoire me le permettait.
Je connaissais très bien le roman de Stoker. Les quelques digressions que j’ai faites sont volontaires afin de mieux servir le scénario. Quant à Jack l’Éventreur, j’ai lu beaucoup à ce sujet. Le livre de Patricia Cornwell, Jack l’Éventreur affaire classée (2), m’a été d’une grande aide. Encore une fois, quelques digressions ont parfois été faites dans l’ordre des événements, mais très peu. Je ne considère pas notre tome 1 comme une oeuvre documentaire, mais il retranscrit de manière sérieuse les faits réels.
Vous êtes également dessinateur, mais pour ce projet vous avez décidé de travailler avec Sinsa Radovic. Pourquoi ? Avez-vous travaillé ensemble sur les choix graphiques et la mise en scène ?
Pourquoi avoir travaillé avec un dessinateur ? Simplement parce que j’en ai déjà plein les pinceaux avec mes propres séries ! :) J’aime laisser le plus de liberté possible au dessinateur. Quand je sens qu’une idée a de la difficulté à passer, je peux parfois faire suivre quelques esquisses, mais j’essaie autant que possible de l’éviter. Par contre, je fournis au dessinateur énormément de références visuelles sur les lieux et les choses à représenter. Comme je le disais précédemment, notre album s’appuie sur une documentation plutôt rigoureuse.
La rencontre entre les deux personnages, Van Helsing et Jack l’éventreur, semble déboucher sur une confrontation contre les forces du mal menée par Van Helsing… La suite de l’histoire va-t-elle s’orienter vers un univers plus fantastique et manichéen ou sur la psychologie du personnage de Van Helsing ?
Je ne veux pas trop en dévoiler pour l’instant, mais il est certain que j’ai travaillé énormément sur la psychologie de tous les personnages présentés dans la série, l’aspect fantastique est pour ma part secondaire pour l’instant.
Des indices sur le dénouement de l’histoire ?...
Certains lecteurs m’ont déjà écrit, y allant de leur propres déductions et conclusions sur le mystère “Jack l’Éventreur” tel qu’on le propose. Tout ce que je peux vous dire pour l’instant c’est que le récit est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît... Pour paraphraser une célèbre série télévisée “ La vérité est ailleurs”. :). Pour l’instant, toutes les déductions proposées sont dans l’erreur. Un véritable délice pour un scénariste que d’embrouiller ainsi le lecteur. :)
.... :)
Vous avez deux « casquettes » : scénariste et dessinateur. Vous réussissez, de plus, à adopter des styles très différents. Le projet de Jack l’éventreur est presque à l’opposé de vos projets précédents (Les Druides et Haven notamment). Etait-ce difficile de s’adapter à ce nouvel univers ?
Celui de Van Helsing a été le plus facile parce que beaucoup plus près de mes affinités personnelles. Mais j’aime bien me mettre en danger en explorant d’autres avenues et genres.
Très certainement la fin du 19e. C’est pourquoi j’ai eu une réaction si enthousiaste lorsqu’on m’a proposé de travailler sur Aspic et Van Helsing.
Vous commencez à travailler à l’aquarelle. L’envie de vous confronter à de nouvelles techniques ?
Durant plus de 20 ans, j’ai été illustrateur publicitaire. J’ai de plus réalisé des centaines de couvertures de roman avec différents médiums tels l’acrylique, l’aquarelle, l’huile etc... Parfois, ce goût de “retour aux sources” me prend. Je ressors à ce moment mes pinceaux et mes tubes de couleurs... Ça me réconforte de mettre de côté momentanément ma tablette graphique et mon stylet. :) J’aimerais bien réaliser un album BD entièrement à l’aquarelle. J’espère le faire d’ici quelques temps.
Quels sont vos nouveaux projets ? Souhaitez-vous continuer à travailler sur le personnage de Van Helsing après la fin de cette série ?
Kan J et moi clôturerons cette année la série Haven. Pour ce qui est d’une suite possible avec Van Helsing, nous devrons attendre le résultat des ventes avant de prendre une décision. Dans un marché BD de plus en plus difficile, seules les bonnes ventes permettent à une série de perdurer. Pour le reste, je continue mon travail comme dessinateur sur le tome 7 de Les Druides et reviendrai sur le tome 3 de Aspic à l’automne. Il y a bien d’autres projets, mais il est trop tôt pour en parler. ;0)
Propos recueillis par Ma. Isabel
Merci infiniment à Jacques Lamontagne !
Les illustrations sont extraites du Tome 1 de Van Helsing contre Jack l'éventreur, Tu as vu le Diable, de Jacques Lamontagne, Sinisa Radovic et Nadine Thomas, éditée par Soleil, dans la collection 1800.
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Titre : Dracula Editeur : Lgf Auteur : Bram Stoker Date première édition : 1897 |
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Ah ! la Transylvanie, ses montagnes escarpées, ses forêts enneigées, ses loups qui hurlent à la mort. Mais pour le comte Dracula, l’air, si frais soit-il, ne vaut pas le sang frais. L’Angleterre, par contre, est pleine de promesses. Bram Stoker n’est pas le premier écrivain à parler de vampires. Toutefois, dans ce roman où l’épouvante relève plus d’une tension constante, d’une angoisse omniprésente, l’auteur construit une figure emblématique, qui deviendra l’image mythique du vampire. Voilà donc le comte Dracula, aristocrate aux moeurs étranges, qui dîne la nuit, se transforme en chauve-souris, en brouillard. Voici donc le roman qui a donné au vampire une figure «humaine», qui l’a incarné, et plus que tout autre récit, a inspiré des générations d’auteurs, de cinéastes, de dessinateurs. En ces temps d’adulation vampirique, replonger à la source du mal est salutaire. Et si les modes passent, les auteurs trépassent, Dracula, en bon immortel qu’il est, reste. |
(2) Jack l'éventreur, Affaire classée de Patricia Cornwell
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Titre : Jack l'éventreur, affaire classée Scénariste : Patricia Cornwell Editeur : Lgf Date de première édition : 2002 |
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Entre les mois d'août et novembre 1888, au moins sept femmes furent assassinées à Londres dans le quartier de Whitechapel. La nature effroyable de ces meurtres provoqua la panique et la terreur dans l'East End, et donna naissance au surnom qui allait devenir synonyme de serial killer : Jack l'Eventreur. Pendant cent quinze ans, ces meurtres ont constitué une des plus grandes énigmes criminelles du monde. C'est lors d'une visite à Scotland Yard, en mai 2001, que Patricia Cornwell s'est intéressée à « l'affaire » Jack l'Eventreur et à la personnalité ambiguë et inquiétante de Walter Sickert, un peintre impressionniste britannique célèbre à la fin du xixe siècle. Très vite, elle a eu l'intime conviction que Sickert et l'Eventreur ne faisaient qu'un. Après avoir mis en piste les plus fins enquêteurs et experts en médecine légale, l'auteur nous livre les résultats de son enquête et, comme un véritable témoin à charge, présente ses preuves. Grâce à sa connaissance des enquêtes criminelles, à l'étendue de sa documentation et à ses talents de romancière, Patricia Cornwell reconstitue l?arrière-plan de cette sinistre affaire : l'Angleterre à l'époque victorienne. Patricia Cornwell réussit un véritable thriller, avec une parfaite maîtrise et une conviction sans faille. |
